Mamamia les Dolomites
Les vacances et le confort qui l'accompagne, c'est terminé. 2 semaines en Slovénie avec mes parents se terminent. Pourtant, le dernier article, celui sur la Croatie, ne date que de dimanche dernier. Je suis entré dans la salle du temps de Dragon Ball Z ou j’ai juste pris du retard sur mes récits ? Je vous laisse vous faire votre propre avis.
La Slovénie.. Je ne vais pas m'étaler ici, mais si vous avez l'occas', allez-y.
Fin de la parenthèse slovène. Un nouveau chapitre et la 3ème partie de mon voyage commence.
Je me trouve à Kranska Gora, une station de montagne au nord-ouest du pays, et c'est d'ici que je repars, en allant en plein cœur du Parc national du Triglav.
Après ce repos, quoi de mieux pour se remettre en jambe que 2000m D+ ?
Spoil, finalement je crois bien que la plus belle journée du voyage, c'est celle-là. La difficulté des deux cols prévue rajoute à la journée un peu de harissa.
1er obstacle : le col de Vršič. Un nom rugueux, mais un décor céleste. C'est l'un des plus beaux cols que j'ai pu faire. J'arrive en haut de ce dernier à bon rythme, j'ai rarement été aussi frais. Le repos des derniers jours se fait ressentir.
Après quelques minutes à les attendre en haut, je retrouve Etienne & Christine, en voiture-balai pour une partie de la journée.
La descente vers la Soča, ce sont 50 virages serrés et au bout une rivière couleur émeraude (la plus belle rivière d'Europe à mon humble avis).
Un dernier burger avec les parents à Bovec et un rdv fixé a dans 2 semaines à la maison (eh oui, la fin approche). Et me voilà reparti direction l'Italie avec le 2ème col de la journée, moins agréable : la chaleur y met son grain de sel. Mais qu'on m'arrête si le tournage d'Avatar ne s'est pas passé dans ce coin. C'est beaucoup trop beau. Si vous avez la possibilité, allez au Triglavski narodni park un jour.
Et voilà, rebonjour l'Italie. Je suis de retour. La boucle se dessine, mon tour d’Europe commence à avoir une silhouette.
Je vais descendre toute la montagne jusqu'à la vallée et rejoindre la Stazione di Chiusaforte, un bar associatif tenu par des jeunes pour les voyageurs à vélo notamment. On peut y installer la tente gratuitement. Un endroit incroyable développé depuis une dizaine d'année, depuis que le train s'est fait remplacer par une cycloroute. Ici, je rencontre Olivier, un franco-suédois et son ami Karl. Ils voyagent quelques jours entre l'Autriche et l'Italie. On est des dizaines de voyageurs à vélo ici. Une bien belle soirée. Il faudrait qu'il y ait plus de lieux comme ça.
6h du matin, le lendemain. Les cloches sonnent hyper fort pendant 3 minutes non-stop. C'est long. Le curé a dû se lever de mauvais poil pour vouloir réveiller tout le village. La pluie va se joindre à la fête juste après avoir plié le campement, fiouf. Ça va être l'histoire de la journée. Au programme, mettre les premiers coups de pédales dans les Dolomites. Alors j'ai très très hâte.
J'y étais allé il y a 21 ans, mais je n'en ai pas vraiment souvenir. Alors quand j'ai tracé le fil de mon voyage, c'était un rêve de passer par les Dolomites. Peut-être la partie du voyage que j'attends le plus, alors j'y suis, bientôt...
Mais la météo fait la grimace les prochains jours, pluie non-stop. Ça peut gâcher la fête & être technico-techique pour passer quelques cols à +2 000 mètres d'altitude. Un doux mélange qui n'est pas bon. Ça va rendre les choses encore un peu plus corsées.
Bref, je repars avec Olivier et Karl pour les 20 premiers kilomètres, en quittant Chiusaforte. Eux restent sur la piste cyclable pour descendre vers Vérone, moi je bifurque à droite direction les sommets.
C'est midi, obligé de s'arrêter une première fois pour éviter de prendre une douche gratuite mais non consenti. Je repars avec une belle ascension et notamment une belle côte à 20%. Raaaaide. Je crois que j'aurais préféré qu'ils ne mettent pas de panneau. Puis, une nouvelle pause s'impose à nouveau. 1h30 de pluie continue.
Pause chocolat chaud dans un café : on me sert littéralement du chocolat fondu dans une tasse, ils ne doivent connaîtrent que les ristretto ici.
Ça y est, j'aperçois les premiers pics des Dolomites. Le soleil pointe le bout de son nez, après une météo capricieuse. Au souffle des heures brumeuses, des montagnes majestueuses. Pics acérés, lumière rasante.
Voir le début des Dolomites est un rêve qui se concrétise petit à petit.
Le soir, bivouac sauvage, proche du lago di Cadore.
Orage violent, pluie qui claque, tente qui encaisse, mais garde la tête haute. Elle a fait le dos rond comme les bleus contre nos amis belges en 2018. Petite vidéo d'ambiance :
Le reste de la nuit sera plus calme.
Là, je commence à vraiment rentrer dans les Dolomites.
Les paysages s'annoncent sexy. Malheureusement, ça ne sera pas 50 nuances de gris, mais bien 50 nuances de pluies.
À défaut de voir les panoramas, je vais voir les cafés. J'arrive tant bien que mal à aller jusqu'à Cortina d'Ampezzo. Je suis censé passer un col à 2 192 mètres d'altitude. Mais il pleut en continu. C'est impossible de passer. Je vais patienter 6h entre restos et cafés. MAIS, la fenêtre météo s'ouvre à 17h30 : alors va falloir viser juste et pas se tromper pour s'attaquer au Passo Falzarego + Valparola. Une ambiance irréelle avec ces conditions. Pas un chat, un col dans la brume rien que pour moi. Les sommets ne se découvrent que d'un fil.
Mission réussie, j'étais sur un fil de rasoir avec cette mauvaise météo. Camping mérité. 48€ pour une tente. Ça va vous ? À nouveau, une nuit calamiteuse, un réveil sous la flotte. Je ne partirai qu'à 11h30. J'ai un peu le seum car aujourd'hui, est censé être le plus beau jour de vélo du voyage. Le Sellaronda. Une boucle mythique qui fait le tour du massif du Sella, en passant par quatre cols légendaires :
Passo Campolongo ; Passo Pordoi ; Passo Sella ; Passo Gardenaa.
Le 1er, col je le fais sous la pluie, le 2eme, le Passo Pordoi, je le fais avec un retraité australien, Allister, dont l'accent ferait pâlir un Irlandais. Et doucement, la pluie laisse place au soleil et le paysage devient grandiose. Après ces jours de pluie, ça s'arrête au meilleur moment. Je suis béni. Une petite étoile au-dessus de ma tête.
Puis le Passo Sella et ensuite le Passo Gardena (sous fringale). C'est, je pense, la plus belle route à faire à vélo (de route) sur la planète. Un festival de panoramas. Il n'y a pas de superlatif qui peut décrire ces paysages.
Puis immense descente pour retourner dans la vallée et trouver un spot bivouac. Un ptit goulash de cerf dans un resto. Bon finalement c'était sans l'ombre d'un doute celle-ci la plus belle journée du voyage.
Je pose mon bivouac et Ivan un Croate à vélo voyage aussi fera de même. Bémol, je me réveille le matin avec des limaces de partout. Un cauchemar au réveil, pas ouf le concept.
Je me pose une question sur ces récits : faut-il rester 100% fidèle au réel ou ouvrir les portes à un peu de magie ? J’essaie en tout cas de rester loyal à ce que j’ai vécu, tout en donnant une forme lisible, vivante de mon aventure à travers ces mots et photos. Ce sont des coups de pinceaux que j'essaie de donner à cette grande fresque de ce voyage. Et la fresque se termine bientôt :)
Cet article est dédié à mon papy, parti lui aussi en voyage il y a quelques mois. Aujourd’hui, c’était son anniversaire.
Bon dimanche 🫶