6 jours en Grèce. Dieu a créé la Terre en 6 jours, moi j'ai traversé la terre des dieux, en 6 jours. Du nord (Igoumenitsa) jusqu'à Athènes. 6 jours fulgurant.
Poursuivons le fil de l'histoire.
Après une nuit de ferry pas des plus reposante, je pose le pied à 8h pétante sur le bitume grec, doux pays que j'affectionne particulièrement.
Je pars sans plus attendre m'enfiler plus de 100km et 1100d+ (cadeau de bienvenue que j'ai moi-même choisi), rincé, les yeux collés, mais excité.
Sur les hauteurs de Igoumenitsa, et pour la première fois du voyage, je regarde derrière le bout de chemin parcouru. Comme l'impression d'avoir bouclé le 1er chapitre de mon voyage. Le passé devient géographique. C'est une drôle de sensation, pas déplaisante.
Les émotions sont décuplés dans une aventure comme ça. Tout a une intensité plus élevé. Alors oui, en regardant derrière y avait pas mal d'émotions.
Au fil des semaines, je sens que j'ai besoin d'avoir un objectif clair en début de journée, à savoir, où pioncer le soir. Ça structure un peu la journée. Un point fixe dans le flou.
Pour cette première nuit, le point s'appelle "monastère abandonné au milieu de nul part".
Je m'en rappelerai de cette nuit là. un tuyau d'eau pour se rincer, tout va bien (même si vaut mieux pas être arachnophobe ici). je pose la tente, la lumière tombe. Je m'apprête à m'endormir. Un dernier check météo "juste au cas où". Putain heureusement, le moi du futur me remercie d'avoir fait ça. Ça annonce 10mm de pluie/heure toute la nuit. Je suis souvent dubitatif sur les prédictions météo, mais fois-ci, j'anticipe (pour une fois). Je replie la tente et toutes les affaires, je m'installe comme je peux, à l'abri, aux abords du monastère. Une heure plus tard, le vent et les trombes d'eau me font comprendre que j'ai bien fait. Le déluge durera jusqu'à midi le lendemain..
Je fil à 13h. Merci Komoot pour les chemins sablonneux. après la tempête, mon vélo et moi s'en serai bien passer. Ce soir-là, ça sera hôtel. Necessaire pour recharger les batteries (corps/appareil photo/gps/drone...). Pas volé celui-ci. 2 gyros et dodo.
Avec cette météo capricieuse, la douceur grecque se fait attendre (mais je me plains pas, d'ici quelques semaines je vais rêver de fraîcheur c'est sûr). Cette douceur arrivera le lendemain, et restera.
Il y a des jours où tu sens que tout s'aligne, la journée va être belle, très belle. Ça commence par une nuit hyper réparatrice, suivi d'un ptit dej buffet à volonté (7€). Non de dieu comme je l'ai rentabilisé. 131 kilomètres m'attendent, mais avec du vent dans le dos, easy peasy. Musiques et super podcast et ça déroule.
Quelques bornes avec des cyclistes amateurs grecs. Même avec mon setup de 27kg je les suis (indicateur que les jambes vont bien).
Je dois prendre un ferry pour arriver en Peloponnèse. Gratos pour les vélos. J'y rentre, et on part 1 minute plus tard. Tout s'aligne. J'arriverai le soir dans un camping incroyable, la tente face à la mer. Tout s'est aligné.
L'endroit est incroyable, alors j'y reste une journée de plus. Rencontres, baignade, photo, lecture. Des vacances dans le voyage. En même temps je suis en Grèce, faut bien kiffer la vie.
Levé de soleil depuis la tente, je repars de bonheur. 100 kilomètres d'eau turquoise du Peloponnèse, j'ai connu pire journée. Le soir, camping sauvage sous les oliviers, au pied de l'Acrocorinthe (la citadelle de l'antique Corinthe). Ce lieu m'est particulier, pendant mon Erasmus en Grèce il y a quelques années, on avait fait un trek à pied en passant par ce coin-là. Alors je suis pas en terre inconnu.
Direction Athènes. Un coucou au canal de Corinthe, un passage en ferry sur l'île de Salamina pour éviter un minimum le traffic (leur RER des mers), et me voici arriver à Athènes, en 24 jours. Un petit chapitre de bouclé à nouveau. Je souris. C'est une étrange sensation de se dire que je suis arrivé jusqu'ici à vélo. Un fil long de 2 400 kilomètres.
J'ai pas rencontré tellement de Grec(ques). Mais j'ai rencontré beaucoup de voyageurs. Nikokaï (Ukrainiens), Heiner & Halvin, Florian, Thomas (Allemand). Ils ont épaissi la trame de mon aventure. Et puis Blandine et Bernard (B&B), 2 français qui ont roulé ce que je m'apprête à faire. Alors ça me donne un peu la température pour la suite de l'aventure. Ça s'annonce riche et intense. Blandine me donnera un sifflet pour les chiens des balkans. Pas hâte de l'utiliser..
Maintenant, on va passer aux choses sérieuses, direction la Turquie, par ferry pour arriver à Çesme (en passant par Chios). Un nouveau pays que je ne connais pas. Un nouveau chapitre va s'ouvrir, page blanche. J'ai hâte. Mais t'inquiètes, ce voyage est loin d'être fini, j'en ai fait qu'un petit tiers... Et j'ai encore beaucoup de fil dans les sacoches.
Bisous la Grèce on se voit au retour ! 👋
Merci d'avoir lu jusqu'ici 🫶
Hello Guillaume, j’espère que tu aimeras la Turquie, magnifique pays de paysages et de culture(s). On s’y rate de peu. Bises, Diego.
Cette intuition pour la météo !! Bien joué le cousin. Les photos parlent d’elles-mêmes et sont sublimes, comme d’hab. merci de nous faire voyager