La Bosnie est derrière moi, la Croatie devant, à nouveau.
En cette 1ère journée croate, je n'ai pas enfilé des perles, je déroule : 121km, 1485D+ et une moyenne de presque 25km/h. J'atterris au bord du lac Peruća, eau turquoise, 27°. Bonheur.
Ce soir-là, je décide de ne pas sortir la tente. Belle étoile, belle idée.. Jusqu'à ce que je sente un truc bouger sur ma jambe. J'allume la frontale, et je vois une immense araignée remonter ma cuisse. Elle file sous le matelas. Je ne la reverrai pas. Tant pis, c’est pas la petite bête qui va manger la grosse, mais elle m’a quand même offert un ptit shoot d’adrénaline.
Petit plouf dans le lac comme réveil, il y a pire pour débuter une journée. Aujourd'hui je file sur la cote croate, pour dormir chez l'habitant. Cette journée sera l'une des plus chaudes du voyage. 5h26 de cuisson lente au four. C'était rude. Il faut apprendre à ne pas détester l'eau chaude sans thé dans les gourdes. J'arrive sur l'île Murter, chez Livio.
Il me proposera de rester 2 nuits pour profiter de l'île. J'accepterai sans hésiter.
Après cette halte des plus reposante, je repars avec l'envie de rouler d'île en îles. À nouveau il fera très chaud. Le soir je me trouve un spot de rêve à 1m de la mer, sans personne.
Le seul bémol, c'est que le sel de la mer ce n'est pas hyper agréable pour dormir, qui plus est quand les températures ne baissent pas durant la nuit.
Le lendemain je repars direction l'intérieur des terres. Plus d’altitude, moins de chaleur. Dès les premiers km, je sens mes jambes en vacances. Symptôme d'une mauvaise nuit. Alors j'ai ma trousse de secours : sucre + écouteurs et ça repart comme en 40. Et j'en avais besoin pour affronter une ascension de 750m avec un vent pleine founche.
Je vise une auberge sympa pour y passer la nuit. Paf c'est full. Un peu déçu mais je décide d'y manger. Par un sacré hasard, on se retrouve à 5 français autour de la même table. Victor et Hanna qui marchent de l'Albanie jusqu'en Slovénie ; et Augustin qui est parti de Bretagne pour tenter d'aller jusqu'à Jérusalem. Sa sœur l'a rejoint pour quelques jours. On passera l'après-midi autour d'un repas à se raconter nos aventures.
Je repars avec un petit supplément d’âme pour les 40 bornes restantes jusqu’à Gospić : trouver à manger et un spot bivouac.
J'irai à Adventure park Likos pour leur demander si je peux planter la tente. Yvan, le fils du patron, m'accueillera avec une bière. Petite anecdote sur cette ville Gospić de 11 500 habitants. Sa superficie est de 967,4 km². À titre de comparaison Paris c'est 105,4 km². Fou non ? Non ? Fun fact N°2, il y a presque autant d’ours bruns que de naissances annuelles dans cette région.
Nouvelle journée, nouveau park national. Velebit national park. C’est verdoyant, ombragé, calme. Néanmoins, je pense qu'il est plus sympa de faire ce parc à pied plutôt qu'à vélo. Je n'ai pas eu des points de vue ouf. Cette journée, je suis pas en forme, les jambes sont pas invités à la fête, la motivation non plus. Ça arrive. Je suis de retour sur la côte.
L’envie de faire d’autres îles s’évapore sous la chaleur. Mon corps dit non, je l’écoute. Je change d'itinéraire pour aller au nord.
Je ne sais pas où je dors, j'ai faim et il fait 1 000°, l'ambiance n'était pas au max là. Camping. Tchao.
New day, un dimanche light, comme souvent. 82km jusqu’après Rijeka.
Je chill toute l'aprèm, ça fait du bien. Je ne recommande pas de faire du vélo sur la côte croate. Ça roule vite, beaucoup de circulation et il fait chaud. Un bon cocktail désagréable. Les campings ici sont chers. La Croatie, grisée par son succès des années passées, s’est un peu vue trop belle cette saison. À force de gonfler les prix, elle commence à faire fuir ceux qu’elle attirait hier encore.
Depuis quelques jours, le dépaysement s’efface. Les paysages redeviennent "familiers", les villes plus aisées, les jardins décorés, les routes mieux tracées. Je me rapproche d’une Europe à laquelle je suis rattaché.
Je prends le temps de remonter la Croatie. Pour une raison, je vais passer 2 semaines avec mes parents en Slovénie. 2 semaines de parenthèse dans mon voyage où je vais visiter un pays de manière plus 'classique'. Je vais retrouver un certain confort aussi que j'ai quitté depuis mon départ, le 25 avril. C'est cool, j'ai hâte.
Pourtant, l’inconfort devient un terrain familier, presque aimé. On devient plus présent, comme dans un état d’éveil permanent. Tout prend de l'épaisseur. Mais aucun problème, le confort, je vais pleinement l'apprécier.
J'avoue que la partie Croatie n'est pas ma partie préféré du voyage. Mais là, je suis dans une région qui paraît bien intéressante : l'Istrie !
Je repars, je vais me faire rincer. Littéralement. Après 10km, le plus gros orage du voyage me tombe dessus. Un mur d’eau. En 100 mètres, je suis trempé de la tête au pied. Je suis dans l'épicentre de la tempête. Je vois pas à quelques mètres. Flippant en étant à vélo.
Je vais m'abriter sous une échoppe ridiculement minuscule. Le commerçant débarque quelques minutes plus tard. On patientera 2h dans son camion, à l'abri, le temps que l'orage passe. C'était pas une tempête de gros bébé. La météo annonce 29mm de précipitation/heure. La foudre frappe pas loin. Pas fâché de me réchauffer dans le camtar. Le commerçant parle pas un mot d'anglais mais je crois que lui comme moi on avait la flemme de discuter.
Après ces 2h un peu longuettes, la pluie s'allège et je peux repartir. De nouveau, d'autres averses. Puis le soleil pointe le bout de son nez dans l'après-midi. On est sur un top 10 en termes de sensations quand le soleil réchauffe après une tempête comme ça.
Je file jusqu'à la pointe de l'Istrie. C'est très joulie. J'y passerai 2 nuits.
Et rebelote, nouvel orage. Cette fois sous la tente. Les éclairs éclairent la tente, spectacle son & lumière pendant 3h, de 21h à minuit. Une pluie qui fait pas rire, surtout sous la tente. Petit à petit, l'eau s'infiltre. Une bonne nuit en somme. Non évidemment.
Je repars direction la frontière Croatie/Slovénie. J'ai enfin des températures normales. Ça fait tellement du bien et ça joue sur le fait de passer une très bonne journée. Dernier bivouac en Croatie, dans un petit village perdu et silencieux.
Puis je passe la frontière, partage quelques kilomètres avec Matej, un Slovène.
Et puis voilà. Je retrouve les grands-parents mes parents, Étienne et Christine.
2 semaines de parenthèse m'attendent, à découvrir le pays de Pogačar, la Suisse des Balkans : la Slovénie... Et moi je vais me poser un peu, après 6 120 kilomètreset 69 500 mètres de dénivelé.
La suite du voyage s'annonce exceptionnelle. C'est loin d'être fini.
À la semaine prochaine pour la suite des aventures, bon dimanche à tou·te·s 🌟
Ps : j'ai écrit une première fois cet article, mais je l'ai effacé par erreur. Vous imaginez mon désarroi. Cette version 2.0 est donc écrite avec un peu moins d'élan, mais pas moins sincère. Bisous.
J'aurais pris mon temps avant de commencer à lire ton aventure 😅 mais c'est un pur kiff, ça donne trop envie !
Profite bien de tes vieux et de ta dernière partie de trip 😁
Quel bonheur de te lire cela devient mon petit rituel du dimanche 😉 profite bien de tes parents bises à vous 3