Chapitre 1 - À travers les Alpes

J'ai traversé les Alpes.

Pas par bravoure (enfin si, peut être un peu). Simplement parce que le chemin passait par là.

Deux jours en France d’abord.

Deux jours à tirer ce long fil de route dans les vallées, à grimper de longues montées et longer la route suspendue au-dessus de Bourg d'Oisans.

Au Freney-d’Oisans, Thomas m'a hébergé. 25 ans, une poignée de main et un gratin dauphinois posé sur la table comme un cadeau. De la salade, du fromage, un gâteau maison, un canapé. De la simplicité, de la générosité, et pi s'en va.

Puis il a fallu encore grimper, passer des cols. Lautaret d'abord, doucement longtemps. C'était beau. Marmottes, bouquetins et Gypaète. C'était beau oui.

Ensuite Briançon et ses remparts, avant de monter au col de Montgenèvre, proche de la frontière.

J'ai voulu jouer au plus malin avec les radars météos. Résultat, je me suis mangée la pluie pleine gueule. Une bonne leçon.

Sauf que quand tu arrives à 1900m d'altitude sous la pluie, à vélo, il commence à faire froid.

Et le froid s'infiltre partout.

Le genre de journées où tu filmes moins, plus fixé sur l'envie d'atteindre l'arrivée.

À Sestriere, 2050 mètres d’altitude, ambiance de station à l'abandon. Ici, dans la brume et les nuages (et toujours sous la pluie), j'avais les mains et pieds glacés.

C'est un peu la première lutte du voyage, qui te rapelles vite que tout ne va pas être simple.

Mais le fil a tenu, finalement. En y laissant un peu de mou.

S'en vient ensuite une descente de 50km.

Dit comme ça, ça parait cool.

Mais sous une pluie fine + frigorifié,

c'est tout de suite moins cool.

Mais plus je descendais, plus je retrouvais la chaleur printanière italienne.

Marco et Mariana m'ont ouvert leur maison. Leur maison au pied des montagnes. Des personnes incroyables. Je suis reconnaissant d'avoir croisé leur chemin.

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Devant, il y a la campagne piémontaise.

Les vignes, les collines.

Puis les Cinque Terre assez rapidement. Ensuite Pise.

Le voyage commence à vraiment sentir l'inconnu.

Et moi, je continue de tirer ce fil. Un jour après l’autre.